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 Iron sky (Cléo)

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Javier Valnero
Javier Valnero
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MessageSujet: Iron sky (Cléo)   Iron sky (Cléo) EmptyJeu 13 Sep - 19:03

Par delà la vitre de la supérette, il pleuvait à grosses gouttes. Assez pour que les perles de pluies viennent à ruisseler, s'accrocher à la vitre en formant un rideau translucide. Des perles... Non, des coquillages opalescents. Aux coquilles encore habitée par le chant de la mer et de ses embruns marins. Cette même teinte que prennent leurs creux pâle et lisse lorsqu'ils entrent en contact avec les rayons incandescents du soleil. Il aurait voulu tendre sa main, la faire s'abattre sur la vitre pour en récolter les teintes polychromes, mais une voix, comme un écho lointain, vint à le faire sortir de sa rêverie. Ah, oui ! La caissière qui affichait une mine confuse en voyant son bras retomber le long de son corps, brinquebalant, tanguant, dans les flots imprenables de ses psychés mirifiques. Il devinait même à l'avance ce sourire crispé qui accueillis la poigne de billets verts qu'il lui donna. Et ses narines se retroussèrent, comme à chaque fois qu'il se retrouvais confronté à la face nébuleuse de ce monde trop tangible. Réel. Un étranger sur des terres étranges. Voilà ce qu'il était. Emportant à la volée ce sac en plastique, pour partir, s'enfuir. Loin. D'ici, avant que les ombres nuageuses ne l'atteignent et face claquer leurs éclairs mordant aux portes de son âme. Cette même peur inextricable prenant le chemin de ses entrailles, jusqu'à en venir les essorer de ce liquide métallique, suintant et pourpre. Et dehors, une brise venteuse l'accueillis. Ses mèches sauvages, indomptables, claquant autour de son visage comme des serpents d'encre aux langues fourchues et aux crocs venimeux. Trop longtemps enfouis sous le sable, qui surgissent, se frayent un passage tout autour de la capuche de son sweat-shirt. Alors il s'engouffre. Sur les trottoirs, sous ce ciel de plomb qui menace à chaque instant de lui tomber sur la tête. La cendre des nuages, le grondement lointain des éclairs zébrant le ciel, le rugissement des voitures s'heurtant aux flaques d'eaux éclaboussant le bitume. Cette journée était si grise, terne, semblant avoir été happé dans une bulle intemporelle, d'une grisaille permanente. Et ses pas, allait à toute allure, pressé de rentrer, faire s'écraser les semelles élimées de ses baskets, menaçant de le faire glisser à chaque instant. S'il n'avait pas été doté de cette souplesse parant aux déséquilibre de ses mains folles. Un passage piéton, puis un autre, comme s'il les comptait. Tenter de se faire à l'idée que la porte de sortie n'était pas loin. Là, juste à quelques mètres. Ces tuiles rouges, flamboyantes, la clef coloré de ses espoirs vains. Lorsqu'à force de baisser le regard sur ses pas, concentré sur ses points invisibles, ce fil, reliant son âme jusqu'à l'antre de son Neverland. Il s'heurta à quelqu'un. Quelque chose. Il n'aurait su dire. Tant la réalité venait à disparaître à chacun de ses pas plus proches, de moins en moins distant du seuil de ses mondes enfouis. « Excusez-moi, je n'ai pas fait att... » Il aurait du terminer sa phrase, la faire surgir hors de sa gorge qui s'était soudainement nouée, enroulée, coincée. Un paquet de nœud inextricables qui lui firent perdre pieds. Il n'entendis même pas son hoquet de surprise, ni même son sac de courses trempés qui s'écrasa d'un froissement inaudible sur le béton. Il y avait ce regard. Ces orbes claires noyées sous un rivage boueux de branches enchevêtrées. Cette barbe mal taillée ornant cette mâchoire carrée, cette crinière sombre, rongée par une noirceur effrayante. Ces couleurs, autrefois si lumineuse, éteinte, au devant du voile nébuleux dont se gorgeais ses orbes. Ses pupilles s'agrandirent, comme sous l'emprise d'un désir implacable. Et lorsque ses poumons se gorgèrent à nouveau de l'air humide, sa voix parvint enfin à reprendre de sa consistance. « Cléo... » Éraillée, écorchée, par d'anciennes balafres qui venait de nouveau à s'ouvrir face à ce visage trop familier. Et soudainement, la réalité devenait beaucoup moins terne, moins effrayante, lorsqu'il sauta entre les bras de cet homme. À venir s'accrocher autour de son cou, telle à une bouée de sauvetage dans un océan tumultueux.

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Cléo Amstrong
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MessageSujet: Re: Iron sky (Cléo)   Iron sky (Cléo) EmptyJeu 13 Sep - 19:24

c'est ma fille putain ! il lève haut la voix. il ne supporte pas cet endroit. il ne supporte pas le type qui est assis à côté d'lui, qui accepte volontiers les gros chèques mais qui est incapable d'ouvrir sa gueule pour défendre sa cause. il avait pas prévu, cléo, qu'elle veuille lui enlever la prunelle d'ses yeux. peut-être qu'il ne l'a jamais aimé, mais merde, sa fille c'est tout c'qui compte. il a loupé trois ans d'sa vie en voulant la protéger, en tuant son propre frère parce que c'est le premier réflexe qu'il a eu quand il a vu ses mains sales sur l'corps de sa princesse. t'as pas l'droit d'me l'enlever ! elle t'a vu tué son parrain ! et moi j'ai vu ce fils de pute toucher notre fille bordel ! il hurle, il s'est levé. la chaise a glissé sur l'sol. le bruit lui a niqué l'oreille. l'coeur bat fort. l'corps tremble.
il veut revoir sa princesse.
il veut lui dire à quel point il l'aime.
elle, elle l'veut pas, lui interdit. elle veut être égoïste. qu'est-ce qu'elle aurait fait, si les rôles s'inversent ? comment elle aurait réagir, putain ? son avocat l'ouvre, mais il bouille, il voit rouge. pourtant, il arrive, à t'nir, à pas craquer. il arrive à pas s'casser en claquant la porte. il veut s'battre. il doit s'battre.
c'est injuste. il a passé trois ans a croulé, à pourrir dans les catacombes d'une prison bien trop sombre. à d'voir se battre quand il d'vait s'nourrir et qu'leurs politiques d'merde ne les aidaient pas. à n'penser qu'à sa princesse pour pouvoir s'en sortir. putain, quand il a mis un pied en dehors de cette prison, il n'sait jamais senti autant paumé. il voulait r'trouver des bases, r'trouver sa famille.
mais elle a préféré lui envoyer les papiers du divorce, deux s'maines avant qu'il part.
c'est trop. au moment où il comprend qu'la réunion est finie, il s'casse, cléo. il a toujours pas d'voiture, et pas non plus d'veste. il doit s'coltiner la pluie parce qu'en plus, trop con qu'il est, il refuse qu'son avocat l'dépose.
puis il habite pas dans un endroit luxueux, son studio est bien trop crade. bien trop sale. trop petit. son immeuble craint. il entend les voisins, il entend la vaisselle qui s'éclate par terre. c'est juste la grosse merde. ça s'arrête là.
il est paumé. au fond, il n'sait même pas si ce sont les larmes, ou alors si c'est la pluie qui s'écrase sur sa joue. on voit pas la différence, et c'est tant mieux. il a b'soin d'fumer, il s'met à l'abris d'la pluie pour pouvoir allumer sa clope. mais même elle, elle veut pas d'lui. parce qu'le vent est dans la mauvaise direction, et qu'forcément elle s'éteint et s'noie autant qu'son chagrin.
y'a rien qui va. cléo sort son téléphone, compose un numéro qu'il fini par oublier. et merde. il r'prend sa marche, il a froid. l'corps tremble, la gorge lui pique, et il r'nifle déjà du nez. il a pas d'eau chaude chez lui. la facture est pas passée. c'est horrible, c'est la merde.
il s'perd. aussi. ça fait longtemps qu'il a pas marché dans ses rues. il s'perd parce qu'il a pas tourné là où il fallait. et au moment où il s'apprête à faire demi-tour, il s'écrase sur quelqu'un. il ouvre la bouche, pour gueuler, parce que putain, c'est pas aujourd'hui qu'il faut l'faire chier.
sauf que c'est javier. javier, l'sien. c'lui qui n'quitte pas sa tête depuis des années. son ventre se contracte et il n'arrive pas à s'voir si c'est douloureux, si c'est agréable. il n'arrive pas trop à s'voir quoi répondre.
parce qu'le brun, il s'jette dans ses bras. parce que l'seul réflexe de cléo, c'est d'serré sa taille si fort. trop fort. parce qu'il sent qu'à tout moment, il peut partir. il peut s'casser. et il sait pas si c'est réel, parce que ça semble trop simple, trop facile. j'suis là. comme si ça suffisait, pour qu'ils recommencent, pour qu'ils reprennent là où ils se sont arrêtés. j'pars pas. il n'réfléchie pas.
il peut pas.
on peut pas lui enlever javier. c'est tout c'qu'il a b'soin, tout c'qu'il a toujours eu b'soin d'avoir putain. parce que putain, c'est beaucoup trop beau qu'il attend c'fameux putain d'couteau. c'lui qui va s'planter dans sa chair, et l'vider d'son sang.
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Javier Valnero
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MessageSujet: Re: Iron sky (Cléo)   Iron sky (Cléo) EmptyJeu 13 Sep - 20:05

Sa chaleur. Le frottement rugueux de sa barbe qui écorche sa joue d'une caresse exaltante. Les larmes du ciel qui viennent à se fondre à celles qui ornent son visage. Tombe en trombe, en une pluie, une averse qui se déverse dans son âme. Ses mondes à la dérive, dans une collision digne du big bang qui anime son cœur. Ses battements éteints qui s'éveille, pris d'une frénésie frénétique. Il le serre, tout autant qu'il sens la force de ses bras venir s'échouer contre sa taille. La force de ses paroles qui le transcendent, comme autant de mondes écumés, autant de couleurs, de kaléidoscopes naissant sous les poils de son pinceau. S'étalant. Là. Juste là. La toile de cette relation jamais terminée. Juste échouée. Sur l'un de ces chevalets poussiéreux enfouis dans son atelier. Laissé intact, à l'abri d'une exaltation artistique qui s'était échouée depuis qu'ils s'étaient quittés. L'une de ces toiles surannées, veille et antique, qu'il garde encore, comme ces vieilles photos de famille nichées dans les fin fonds de tiroirs mis sous clef. Cette relation... Il pensait avoir fait un trait dessus. Il pensait l'avoir oublié, se préoccuper sous les flots incessants de ses pensées nébuleuses, chaotiques. Qui l'anime, jour et nuit. L'artiste à la quête de ses muses capricieuses, égoïstes. Mais en croisant ce regard, cette vérité brûlante au fin fond de ses orbes. Son cœur s'était emballé, comme le tonnerre défiant l'acier de ces cieux impitoyables. Et la chimère, prenait tangiblité sous ses doigts. Son odeur musquée, ce parfum de tabac, le roc, la haute muraille de ses épaules fermes. Et les tremblements qui animent ses lèvres lorsqu'il vint à se détacher de lui, le regarder avec ce sourire si lumineux, qu'il paraissait être un faisceau étouffé sous les nuages noir de l'empyrée. « Que... » Les mots lui manquent. Comme autant de couleurs sur lesquelles il n'arrive plus à mettre de noms, de syllabes. De mondes qui s'échappent à sa prise, alors que d'autres, antiques, surannés, reprennent le dessus. Viennent à s'entrechoquer aux nouveaux, reprendre cette place qu'ils avaient toujours eu. Jusqu'à ce jour. Ce jour fatidique où son souffle s'était coupé, ses prunelles s'étaient mise à briller sous les éclats de cette bague argentée. L'angoisse l'étreignant comme autant de démons furieux l'agrippant entre leurs bras de suies. Et qu'il avait pris ses jambes à son cou, pour ne plus jamais. Plus jamais se détourner. Parce qu'il ne le méritait pas. Il n'avait jamais mérité Cléo en lui imposant ses folies et ses perditions. Il méritait mieux. Bien mieux. Une femme, un homme, qui ne partait pas à la conquête de fantômes morts, de fantasmagories éveillées et de plaisir interdit. Il méritait bien mieux, que cet être vicié, ce monstre se cachant dans les abîmes de son âme. Et pourtant, il était là. Excité, heureux, euphorique, à faire glisser ses mains sur ses épaules. L'apercevoir. Le découvrir de nouveau sous ses prunelles exaltées. L'ombre rugueuse maculant sa mâchoire, la fatigue habitant ses orbes claires. « Comment ? » Tant de questions se basculait à la barrière de ses lippes qu'il en perdait le compte. Et la pluie, dévalant sur ses traits, son visage, ne lui paraissait plus aussi froide que précédemment. Elle était chaude. Chaleureuse. Comme à chacun de ses sourires qu'ils s'étaient échangés, chaque caresse qui s'était évadée sur sa peau, le murmure de leurs souffles brisant le silence de la nuit. Et chacune de ses soirées passée à lambiner sur le canapé en cuir de l'ancien appartement de son ex-amant, à faire défiler les chaînes avant de se rendre compte que la télévision n'était qu'une distraction, fasse à ses doigts qui se joignait, s'imbriquait les uns dans les autres. Ces repas sous les lueurs tamisées de cette cuisine, ces rires s'évadant hors de ses lippes alors qu'il tentait d'apprendre à Cléo de parler espagnol. Et chacune de ses esquisses, ses couleurs, échouées sur ses carnets de dessins lorsqu'il venait à l'observer, sans jamais faire un bruit de peur de le sortir de sa torpeur. « Je pensais que tu étais parti que... » La boule d'angoisse. Là, toujours nichée au fond de sa gorge. Comme un poison attaquant son âme d'une gangrène alarmante. Et réaliser. Qu'après toutes ces années, il avait tant tût ses émotions, mise de côté au profit de ces autres visages qu'il avait croisé. Parce qu'il était comme ça, Javier. Il parlait peu, lorsqu'il s'agissait des tourments qu'il venait à s'infliger de lui-même et parfois, subir. Il gardait toujours le sourire, en se disant qu'il le surmonterais, passerais au dessus. « Que t'avais refait ta vie. » Ces paroles lui écorchait les lèvres, comme autant de maux qu'il avait gardé sous silence. Sous la clef de ce coffre enfoui dans son âme, qu'il avait perdu depuis bien trop longtemps. Ses bras retombèrent mollement le long de son corps, alors qu'il le regardait. Là. Sous le voile de cette pluie mordant sa peau et glaçant ses os.


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MessageSujet: Re: Iron sky (Cléo)   Iron sky (Cléo) EmptyJeu 13 Sep - 20:31

javier face à lui. javier, putain. il n'y croyait pas. il pensait qu'il était parti, il pensait qu'il était dans un autre monde, là où il s'rait heureux. là où il r'peindrait son monde. putain. son javier. c'est si beau dans cette journée tellement difficile pour lui. il n'peut pas lâcher ses bras. il n'veut pas le laisser. parce qu'il a peur d'se réveiller, peur d'vivre la réelle réalité. p't'être que c'est l'fait qu'il n'mange pas à sa main qui l'pousse à avoir des hallucinations. c'pas le joint qu'il a fumé la veille qui r'surgit d'nul part. trop d'choses.
et javier.
putain. il réalise pas. ça lui semble impossible au moment où ils prennent leurs distances qu'ce soit sincère. parce qu'après tout, ils sont au milieux d'un trottoir, la pluie qui cogne encore plus fort. les nuages sombrent qui donnent l'impression qu'c'est la nuit, alors qu'il n'est même pas cinq heure.
son regard s'pose sur lui. il a les cheveux plus long qu'au moment où il est parti. il a les traits marqués. c'est d'venu un homme. il efface d'un coup les souvenirs qu'cléo avait d'lui un peu plus jeune, juste pour l'remplacer d'une vision encore bien plus belle.
il en a rien à foutre, des autres qui passent. de la pluie qui s'abat, de l'orage qui gronde de plus en plus fort. il n'pense à rien d'autre. il a oublié les autres, il a oublié son ex-femme qui fout l'bordel pour garder la garde d'sa princesse. ouais, il oublie. juste parce qu'il a son regard qui s'perd dans l'sien.
il est beau. j'suis pas vraiment parti. au fond c'est vrai. c'est dans son ancien appartement qu'il a couché avec elle, dans son ancien appartement qu'il a fait une d'mande en mariage un peu trop merde, jamais vraiment voulu. c'dans son ancien appartement qu'ils ont bousillé une pièce, juste parce qu'ils avaient une chambre de bébé à faire. il est pas vraiment parti. pas par envie. il a juste disparu pendant trois ans. et là, il est juste en train d'se demander si certains personnes ont pensé à lui. j'ai une fille. qu'il dit. en osant pas l'regarder. comme si c'était une honte. alors qu'non, ça a pas à l'être. c'est lui, qui est parti. lui qui a fui. j'me suis marié, mais j'le voulais pas. et j'ai une fille.
la voix tremble.
alors qu'il tend sa main sur la joue de javier. ses doigts redécouvrent une peau qu'il connaît par coeur,
putain,
il l'avait manqué. j'suis allé en prison. pendant trois ans. il parle rapidement. vite. par honte. il parle trop. putain javier, j'ai jamais réussi à être heureux qu'depuis qu't'es parti.
au fond c'est juste la simple vérité. il descend sa main, pour attraper la sienne, pour serrer ses doigts.
cléo a peur.
parce qu'au fond, il l'connaît trop javier,
il sait qu'il va finir par partir.
peut-être pas maintenant, mais plus tard. un jour.
l'moment où cléo va avoir l'impression qu'il a pu récupérer c'qu'il avait b'soin. c'qu'il crève d'envie.
javier, j'suis toujours autant amoureux d'toi. c'tout. ça s'arrête là. il n'a jamais été capable d'appuyer sur l'bouton démarrer, d'refaire une mise à zéro. il en est pas capable. il peut pas.
et c'trop difficile, pour lui. c'trop douloureux, au final. l'euphorie est descendu si rapidement, l'adrénaline de la chose encore plus.
il est mort de peur au final cléo, et il l'est depuis des années. il a juste jamais été capable d'le reconnaître.
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Javier Valnero
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MessageSujet: Re: Iron sky (Cléo)   Iron sky (Cléo) EmptyJeu 13 Sep - 21:25

Il n'aimait pas la pluie. Elle avait cette mélancolie amère, cette amertume berçant ses lèvres de perles humides au goût d'acide. Elle avait ces teintes ternes, aussi fade que ce ciel d'acier se berçant au dessus de leurs têtes, menaçant de s'effondrer sur eux à tout moment. La pluie, ses clapotements battant le bitume, les tuiles, les perrons des maisons voisines, elle affluait en lui, avec ce vent, cette brise glaciale paralysant ses membres. Cette même amertume bercée au bord de ses lippes. Ces mêmes embruns formant des nuages nébuleux devant ses orbes brillantes. Ces mêmes chimères, s'extirpant de la brume pluvieuse, en leurs bras brumeux, évanescents, défiant le vent de leurs mouvements lestes. Cette silhouette rescapée, puissante et haute, défiant cette muraille de songes vaporeux. Celle-là même, issue de l'emprise de ses mondes impénétrables. Ce même homme, qui se tenait là aujourd'hui, que la vie semblait avoir rongé, abattu à petit feu. La survie maculant ses traits et ce feu, ce volcan éteint qui autrefois avait fait se jaillir des étincelles brûlantes à l'approche de son âme s'entrechoquant à la sienne. Et les paroles, qui claquait, tel ces éclairs, défiant l'obscurité nocturne d'une journée si grise. Ce pas de trop en dehors de son refuge, alors que se confondait rêve, réalité. Et lui. Le pieds entre ces deux abîmes. À jongler, sans savoir sur lequel s'arrêter. Il l'écoutais, mais absent. Jamais là, en réalité. Trop concentré sur ces rugissements claquant comme des larmes lumineuses échouées dans les cieux. Il encaissait, le poids cette empathie qui s'éveillait à son égard. « Une fille... C'est. Je...» Il savais, ne savais plus. En réalité, il ne savais pas. Ne s'étais jamais posé la question. Lui, l'attardé, l'homosexuel, ce type aux cheveux trop longs. Avoir un enfant... C'était trop grand. Trop vaste. Trop loin. Hors de sa portée. Et avec lui, les réminiscences de cette famille détruite, arrachée. Là bas, dans le pays de ces origines. Les divagations loufoque d'une mère au nez maculé de poudre blanche et d'un père absent. Dont il n'avait jamais deviné l'ombre, le reflet de son regard. Seulement un souffle lent, décharné, qui avait disparu avant même qu'il n'en hume les effluves. Un enfant... Il n'y avait qu'à voir ce qu'il était devenu, pour comprendre. Comprendre qu'il n'en ferait jamais. Car il vivait à tout jamais dans l'ombre de ses souvenirs omniprésents. Dans l'ombre du Monstre, qui détruit, ronge, tout ce qu'il touche. Et Cléo en avait fait parti. Il avait fait parti de ces victimes, en se fichant bien que dans le sillage de sa fuite, il en avait délaisser quelques morceaux de son âme. Éparpillé. Là, sans que personne n'en sache rien. Tout défilait. Comme un flot incontrôlable. Le dédale de ses paroles dans lesquels il plongeait sans espoir de retour. La prison, sa fille et... Son cœur manqua un battement pour reprendre d'une envolée frénétique. « Cléo... » Son corps se mouva de lui-même. Ce corps qu'il n'avait plus le droit de toucher après être parti dans cette escapade. Se réfugier, loin de lui, loin de ce qu'il venait à provoquer en lui. Ce feu, si grand, qu'il en étreignait chaque parcelle de ses mondes brûlants. Incandescent. Un feu de forêt inépuisable. Et pour chaque arbre, végétaux, calcinés, chaque souvenir resurgissait. S'arrachant en une caresse âpre. Ses prunelles se fermait, dans l'espoir de se détacher, reprendre pieds dans ces merveilles spirituelles lui échappant. Alors que sa main folle se mouvait jusqu'à sa tempe, dans l'espoir de faire taire ce flot continue d'émotions inextinguibles, voraces, de lui, de cette intangibilité éphémère. Lorsqu'il repris contact avec le monde extérieur, Cléo se tenait toujours là. Face à lui. Et un souffle franchis la barrière de ses lèvres. « J'habite pas loin. » Sa main repris appuie sur se sac délaissé, qui glissa entre ses doigts, comme autant de gouttes s'y échouant. « Viens avec moi. Tu m'expliquera à l'intérieur. » Pas là. Ici. Maintenant, sous cette pluie déferlant sur lui en une trombe de sentiments contradictoires. Il attrapa sa main dans la sienne, comme toujours, tactile, avide ses contacts qui lui avait manqué bien plus qu'il ne l'aurait crû. La chaleur de sa paume s'entrechoquant à la sienne, alors qu'ils venaient à courir dans l'espoir d'échapper à la pluie battante. Tout cela aurait pu paraître si vrai, si différent. Il y avait des années en arrière. Et maintenant, c'était un ancien livre dont l'écriture rompu venait à nouveau s'écouler, faire noircir les pages manquante d'une encre baveuse. Alors que ses mains s'échouaient dans ses poches, à la recherche de ce tintement qui bientôt les firent basculer à l'intérieur. Une sensation d'apaisement le gagna alors qu'il s'élançait après lui. Dans cette maison qu'il n'avait jamais connue. Devenue désormais l'antre de ses merveilles cachées. « Fait comme chez toi. » Il se mit à lui sourire et l'invita dans ce salon aux couleurs criardes, ce canapé multicolore, ces tentures polychromes, cette cuisine, ce bar aux cadavres de verres éparpillés. La petite lampe de ce bouddha éteinte, les ronronnements du réfrigérateur, les grésillements de la télévision encore allumée. Rien. Tout. Un éparpillement constant de ses idées toujours à l'affût. Et ce sac de courses trempées qu'il déposa sur le comptoir en enlevant ses chaussures à la volée. Jetées, là, gorgée de l'eau de pluie maculant le parquet de bois. « J'avais prévu de faire cuire un peu de viande, mais... » Ça aussi, ça n'avait pas changé, lorsqu'il avait été à deux doigts de provoquer un incendie en cuisinant pour Cléo. Puis ses pensées perdirent le flot de leur réplique précédente. S'accrochant à cette réalité tangible. « Comment est-ce qu'elle s'appelle ? » Il releva ses orbes curieuses, avides de questions, sur lui.


@Cléo Amstrong
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Cléo Amstrong
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MessageSujet: Re: Iron sky (Cléo)   Iron sky (Cléo) EmptyJeu 13 Sep - 22:02

il panique cléo, au moment où il déballe tout. comme s'il l'avait dans l'bide depuis une éternité. comme s'il fallait qu'ça sorte enfin. il parle. il respire pas entre ces mots. peut-être d'ailleurs qu'il n's'est pas rendu compte qu'il a un peu perdu javier en ch'min.
pourtant, il n'a jamais oublié cette personnalité, celle qui fait qu'de nombreuses personnes évitent comme la peste, et qu'pour cléo, ça a fait tout son charme. juste... il ouvre la bouche. il en oublie presque la pluie. il en oublie sa chemise complètement tremper. il n'entend pas les voitures qui roulent, le bruit de l'eau au contact des roues. les flaques d'eaux qui amusent les gosses.
il n'savait plus c'que c'était, qu'de ressentir l'oubli du reste tant il est concentré sur une seule personne. il avait oublié, cléo, c'que ça faisait d'être en face de javier.
parce que c'type dégage quelque chose,
d'très fort,
d'trop fort.
sans qu'il n'le sache, qu'il n'sent rend compte. javier est incapable d'réaliser l'emprise qu'il peut avoir envers cléo. il aurait dû s'baisser, ramasser le sac de javier. il aurait dû l'aider, parce que c'qu'il a acheté a sûrement pris l'eau, ça doit sûrement plus être consommable. mais est-ce qu'il s'attendait à c'qu'on s'jette sur lui ? est-ce qu'il s'attendait vraiment à r'voir l'amour d'sa vie ? putain, qu'non. et au fond, il est un peu rassuré.
javier l'écoute quand même. sa tête qui s'met à hocher automatiquement. une princesse. qu'il glisse, un sourire qui se dessine malgré tout au coin d'son visage. c'toujours comme ça, quand il parle d'elle. il est heureux, il est joyeux. c'est grâce à elle, qu'il a tenu en prison. parce qu'il voulait s'battre pour elle, pour revoir sa princesse, sûrement pour s'excuser. pour protéger. il a raté trois ans d'son éducation. il a raté son premier jour à l'école. il a raté la lecture avant d'aller au lit, les câlins et les bisous pour finalement passer la moitié d'sa nuit à la contempler dormir. il en est gaga, d'elle.
et il a merdé.
il a tellement merdé qu'il s'retrouve encore plus paumé qu'au moment où javier est parti.
et les larmes montent,
elles s'mélangent à nouveau à la pluie.
il a froid. cléo va définitivement pas bien, bordel.
il veut pas d'cette vie d'merde. il a jamais rien d'mandé. il voulait juste être heureux. il voulait juste... trop d'choses qu'il n'a pas l'droit. et c'est injuste. injuste parce qu'il se bat pour obtenir quelque chose, qu'il va avoir quarante ans et qu'il n'arrive pas à trouver un sens à sa vie. c'est injuste. parce qu'y'en a qui claque les doigts, et ils ont la vie d'vant eux. ils glissent un billet pour obtenir une place dans cette société. alors qu'lui, c'est juste un cas en dehors. un gars qu'personne n'veut.
parce qu'c'est un meurtrier.
il répond pas. parce qu'il n'a pas entendu les mots d'javier. et pourtant, quand cette main qui s'mouve parfaitement dans la sienne l'emmène dans une destination inconnue, forcément qu'il suit. j'suis perdu. j'sais plus où est mon studio. il murmure. c'est déstabilisant. parce que cléo a l'impression d'être un môme de cinq ans. ou un peu moins. c'est débile. il d'vrait fermer sa gueule, l'suivre,
mais non, il arrive quand même à glisser qu'il est perdu.
c'là qu'il s'rend compte qu'il pleut encore plus, qu'il fait vraiment noir dehors. il n'aime pas c'temps. parce qu'ça lui fait peur.
est-ce qu'il s'en souvient, javier ? que cléo a peur de l'orage ? qu'il ne supporte pas de sentir la maison trembler quand la foudre tape bien trop prêt ?
est-ce qu'il se souvient, javier, du plat qu'il préfère le plus ? de sa couleur préférée ? d'leur première dispute ?
est-ce qu'il se souvient, javier ? d'cette demande en mariage ? est-ce qu'il a hésité ? est-ce qu'lui aussi, il ressent les mêmes choses qu'cléo ?
ils sont déjà arrivés. et c'est beau. c'est loin d'être comme chez lui. parce que c'est chaleureux, parce qu'il y a des couleurs. y'a une télé. y'a l'sol impeccable. ça n'a rien à voir putain.
et il se sent déjà si bien. il veut pas partir.
et il s'marre. cléo. pour pas montrer à quel point il est ému d'être en face de lui. ému, qu'il ressort un vieux souvenir. parce que leur histoire remonte à des années. à très loin. j'peux avoir un pull ? il a froid. ses chaussures sont déjà à côté d'la porte d'entrée. faut qu'il retire sa chemise. faut qu'il essaye d'se réchauffer. j'peux te faire un plat, si tu veux ? ça fait longtemps. longtemps, qu'il n'avait pas cuisiné pour lui. alors qu'il adorait ça. cléo est plus l'genre de type qui s'régale à faire la bouffe mais qui mange si peu.
peut-être qu'il sort du sujet parce qu'il a peur. parce que désormais, la pluie n'est plus aussi bruyante que dehors. il n'y a que l'orage, qui des fois, est bien trop fort pour le ton d'la voix d'quarantenaire.
elle s'appelle liv. il sort dans sa poche son porte-feuille, et tire une photo abîmée d'elle. il tend son bras, l'montre à javier. je... comment dire à haute voix ? comment expliquer ? j'ai ... j'suis rentré un soir, et j'ai vu mon frère avec elle. j'sais pas si tu t'souviens d'lui. ses doigts jouent nerveusement ensembles.
est-ce que javier peut le juger ? peut prendre peur ? peut lui dire de dégager ?
j'pensais pas, tu vois. j'pensais pas qu'il était comme ça. j'pensais pas qu'ça allait être un putain d'fils de pute d'pédophile. la colère s'entend toujours dans sa voix qu'il ne contrôle définitivement plus.
la vérité, javier, c'est qu'au moment où ... où quoi, putain ?
il sait pas. il fini pas sa phrase. c'trop pour lui. il s'lève, s'rapproche d'lui. l'pousse contre le premier meuble, le premier mur, il en sait absolument rien. et y'a ses lèvres. ses lèvres qui s'posent sur les siennes.
et sa main, sa main qui s'perd dans ses longs ch'veux.
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MessageSujet: Re: Iron sky (Cléo)   Iron sky (Cléo) EmptyJeu 13 Sep - 23:11

Des sourires, fugaces, qui s'échappent sur leurs lèvres nerveuses de temps à autres, l'éclat incandescent de leurs regards qui se croisent et qui s'échappent, sous les lueurs étouffantes qui s'y terrent. Et qui reviennent de nouveau, s'ancrer, pour mieux se retrouver. Parce que ça fait longtemps, trop longtemps qu'il a laissé ses émotions se taire en lui, ces tornades, ces kaléidoscopes dansant aux rivages de sa psyché. Ces mers si calmes, tant baignées par l’accalmie qu'elles en ont oubliés à quel point les sourires de Cléo pouvait êtres aveuglants. Lui, l'ombre qui s'effrite, se désagrège au contact de cet astre si fort, qu'il lui fait perdre la vue et nimbe son âme d'une douceur chaleureuse. Un cocon aérien, cotonneux. Un foyer, douillet et soyeux, fait de défauts, d'erreurs et de maladresse. Mais que ça avait été bon, de rentrer chaque soir, après ses petits boulots qu'il enchaînait dans l'espoir de devenir celui qu'il était devenu aujourd'hui, de faire tourner le double de ses clefs dans la serrure, avant de le voir. Lui. Son brun ténébreux. Avec cet entrain contagieux, cette euphorie qu'il avait fait naître en lui, à chacun de ses gestes, ses paroles. Ces si petites attentions alors que le Colombien se mettait à jurer en espagnol parce qu'il avait horreur qu'on le prenne pour un assisté, un bon à rien rongé par ce Monstre renfermant l'emprise de ses griffes inextricables sur son âme. Puis il avait compris. À force de patience et de temps, que c'était parce que Cléo le voulait. Et qu'aujourd'hui, ça lui manquait. Qu'il venait à s'en insulter mentalement pour chacun de ses steack trop grillés que l'Écossais aurait su faire cuire à point, comme il l'aimait. Et aujourd'hui... Il avait l'impression de ne voir qu'une pâle copie de ce qu'il avait été. Des couleurs devenues incolores. La fatigue cernant ses yeux, lorsqu'il lui avait avoué même d'avoir perdu son chemin, ça l'avait étonné. Lui qu'il avait connu pourtant avec un bon sens de l'orientation. Mais il n'en disais rien. Se contentait de sourire en apercevant cet homme que la vie avait élimée. Passer sur le fil d'une lame trop acérée. La prison... Ça lui faisait froid dans le dos. Il le savais autant incandescent qu'orageux, qu'il avait ce caractère aussi ombrageux que ce ciel déchaîné auquel ils avaient du faire face quelques minutes plus tôt. Mais dans le fond, ça ne l'effrayait pas. Parce que Cléo restait Cléo et il savais. Avait l'ultime conviction qu'il ne s'y étais pas retrouvé par hasard. Parce qu'il y avait toujours une raison à ce qu'il utilise la violence comme un remède venimeux. Et Cléo. Tout aussi volcanique qu'il pouvait l'être, n'avait jamais posé la main sur lui. Jamais. Et c'était aussi, sûrement l'une de ses raisons pour lesquelles il ne le méritait pas. « J'ai quelques plaids, si tu veux. » Une petite boutade, alors que son regard venait à se poser sur ce tas de couvertures entremêlées, roulées en boule contre elle-même. Et une sonnette d'alarme retentis dans sa tête alors que sa respiration se faisait lourde, âpre. À la vue de ce canapé en désordre. Preuves irréfutables, qu'il avait soudainement envie de cacher, par honte. Par peur. Que Cléo ne découvre qu'il en fréquentais un autre. Que oui, lui aussi, avait tenté de tourner la page en ne se risquant plus aux étincelles de son passé. Alors qu'il déballe les courses du plastique, des steack amoncelés sous des plastiques qu'il dépose sur le comptoir. Il sort cette photo, salie, abîmer, qui n'en garde pas pour autant l'éclat merveilleux de ce joli sourire de bambin. Il a envie de l'effleurer de ses doigts, en toucher les contours, les reliefs et découvrir ces couleurs. Toutes ces palettes fascinante dont se gorge tous les êtres humains. Possédait-elle aussi, ce rouge enflammé, que portais Cléo en son âme ? Cette douceur bleue, qui venait à ravir ses yeux rieurs, faire s'apparaître des fossettes au coin de son visage lorsqu'il était heureux. « Liv... C'est joli. J'aime bien. » Et cette sensation de vide, qui s'épuise lourdement sur lui. Cette vérité qui claque irrémédiablement, de se dire, qu'il n'aurait jamais pu lui apporter une telle petite merveille. Faute de pouvoir être équipé des bons organes génitaux. Il aurait voulu... Lui aussi. Mais non, il n'avait pas pu. Il avait fui, lâchement. Puis tout s'enchaîne, comme plus tôt. Cette rage qui bat dans ses veines, cette pluie courroucée qui frappe aux portes de son âme. Les paroles qui se disputent les premières pour franchir la barrière de ses lèvres. Et il l'écoute. Parce qu'il le ressens, partout, dans ses prunelles qui brillent trop fort, ses doigts qui se joignent, se séparent. Il en a besoin, comme si la solitude de ces instants éphémères avait trop longtemps pesé sur son dos. Et il restais là, près de lui, à faire se joindre ses mains aux siennes pour lui faire comprendre qu'il restait là. Prêt à l'écouter, encaisser le rythme de ses souffles hagards. Son frère. Ce connard antipathique qui l'avait à peine servis de sourire crispés lorsqu'il l'avait rencontré. Qui ne s'étais pas gêné pour lui montrer son rejet alarmant envers "les êtres de son genre", une fois que Cléo avait eu le dos tourné. Mais il n'avait jamais rien dit. Rien. Parce qu'il connaissait Cléo. Et la vérité, qui éclate, claque à ses prunelles horrifiées. Alors qu'il comprend et qu'autour de lui. Le monde bascule. Ce gouffre béant qui se forme sous ses pieds. L'odeur âpre, désagréable d'une cigarette qui étreint sa peau, la poigne qui fait s'étirer ses trop longues mèches bouclées sous une prise implacable. Et la douleur. Horrible. Intenable. Alors que sur ce sol poussiéreux, s'élève des miettes de lumières, dans lesquelles il s'extirpe. Son âme qui s'accroît, hors de cette misérable enveloppe charnelle. Et qui les rejoins. Elles. Dansantes, féeriques, muses lumineuses qui s'agitent dans la pénombre. Et soudainement, dans son dos, c'est un plan de travail qui s'heurte à lui. Ces lippes qui ont à peine le temps de lui arracher un souffle que ses mains se guident d'elle-même. Viennent à s'emmêler dans cette crinière ombrageuse, échapper aux ombres qui s'entiche de la noirceur de son âme. Au profit de ces mondes incandescents contre lesquels il bascule, ceux qu'il a toujours enfouis et qui resurgissent au contact de ses lèvres humides, moites, leurs langues qui entament un ballet dément. Et le manque insoutenable, de réaliser, qu'après autant de temps. Il lui a manqué. « Cléo... » Son prénom qu'il répète entre deux halètements rauques, comme une prière, une supplique. De lui faire arrêter ça. Ces tourments qu'il lui a tant infligé, cette torture insidieuse qui se creuse dans sa poitrine à chaque battement. Il cède, durant un cours instant, savourer la passion du relief galbé de ces lippes sur lesquelles il s'était aventuré avec tant d'ardeur. Puis ce sont ses deux mains jointes qui viennent à se poser d'une douceur ferme sur son torse. Le repousser, là, à juste quelques mètres de lui alors qu'il aurait de nouveau pu se fondre à ces larges épaules, laisser torse puissant vibrer contre le sien. « Je... Je peux pas. » Il ne peut plus. Il a honte. Tellement honte après ce qu'il s'est passé. Et pourtant, il ne préfère qu'en garder les bons souvenirs. Ceux, qui le faisait rire aux éclats jusqu'à l'en gagner d'un entrain contagieux. Il ne le mérite pas. Cet homme si brave, que la vie s'est efforcée d'écorcher sans remords. Sans pitié. Ce n'est pas dont ça, que Cléo a besoin. Ce dont il a besoin, c'est de quelqu'un d'aimant, sachant lui rendre ses sentiments avec autant de vigueur, de ferveur. Pas... un attardé sachant à peine cuir un steack et qui s'était enfui lâchement au devant des éclats de cette bague trop brillante. « Je t'ai fait souffrir... Je te mérite pas. » Son visage baissé se cache sous ses mèches trop longue par peur d'affronter de nouveau son regard. De s'y perdre, tout en sachant qu'il viendrait à nouveau, tôt ou tard, lui faire du mal.



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MessageSujet: Re: Iron sky (Cléo)   Iron sky (Cléo) EmptyVen 14 Sep - 9:45

c'est drôle. c'est bizarre. l'temps d'un instant, il a l'impression qu'leur relation n's'est jamais arrêté. comme si c'était normal, d'revenir aussi facilement dans cet endroit qu'il ne connaît pas. comme si, l'temps d'un moment, il a juste l'impression qu'ils emménagent à peine. qu'rien n'a changé. et pourtant.
pourtant des années sont passés. pourtant, si ça s'trouve, javier a lui aussi r'fait sa vie. sauf que lui, peut-être qu'il est heureux, p't'être qu'il a trouvé la bonne paire de chaussure à ses pied. parce qu'lui est pas allé en prison, il est beaucoup trop doux pour tuer n'serais-ce qu'une mouche.
peut-être qu'il s'est marié. mais il n'a pas d'alliance. il n'en porte pas. et il n'y a pas d'photos sur les meubles. c'est juste...
c'est un peu bizarre, au final.
parce que malgré les années, malgré les rides, les ch'veux qui poussent, y'a des choses qui changent pas. comme l'odeur. javier a toujours ce même parfum. ce même truc qui donne des frissons à cléo. qui l'renvoie des années plus tôt. y'a les souvenirs. les moments d'calmes et de tendresses. un peu comme quand ils étaient simplement assis dans l'canapé, à observer sans vraiment écouter la télévision. la main d'cléo perdu dans ses cheveux, dans son dos, à l'caresser. doucement. c'était tendre.
quand on réfléchi,
oui c'était tendre.
il n'se souvient pas d'avoir vraiment lever la voix. quand ils se disputaient. il restait calme, sauf qu'ils étaient moins proches. les mots étaient plus froids.
il secoue la tête. y'a les mots d'javier qui résonnent dans sa tête. cléo hoche la tête. ouais, il dirait pas non à des plaids. il a b'soin d'se réchauffer. il a b'soin d'arrêter de trembler. ou p't'être qu'il tremble pour autre chose. mais avouer trop d'choses d'un coup, c'est prendre le risque d'avoir encore bien plus mal. et il en est pas capable.
puis au final, il récupère la photo de sa fille qu'il range au même endroit. parce qu'il veut pas prendre le risque de l'abîmer. parce qu'il est pas certain d'pouvoir tirer d'autres clichés un jour.
il peut pas gagner l'procès.
pas alors qu'il a pas d'argent,
qu'il n'a pas d'eau chaude,
qu'son studio est loin d'être un endroit sain.
il sourit. il sourit toujours cléo de toute manière quand il parle d'elle. ça lui suffit. merci. qu'il murmure. alors qu'les mots sortent. la prison. son frère. putain, son frère.
ça fait toujours autant mal. parce qu'ils étaient proches. parce que l'avis d'son frère comptait pour lui. parce qu'il était l'parrain d'sa fille. parce qu'il était là pour l'réconforter, quand javier est parti.
ils étaient si proches, mais cléo l'connaissait si peu.
puis il craque.
il en crève d'envie, en crève d'besoin. quand leurs lèvres se rencontrent, quand leurs souffles se mélangent, quand ses mains s'perdent dans ses cheveux. c'est tout c'qu'il demande. et tant pis, tant pis s'il nique les plans d'javier. si un simple baiser peut foutre un bordel sans monstre. parce que ce soir, il est égoïste. parce que son coeur bat fort, très fort contre sa cage thoracique. cléo r'trouve juste cette chose qu'on appelle bien-être. il a l'impression d'être d'un coup bien plus en sécurité.
il se sent bien.
l'temps de quelques secondes. sauf qu'au moment où il entend son prénom, le monde reprend. la terre se remet à bouger, il pleut toujours autant dehors, et l'orage gronde toujours aussi fort. leurs lèvres se quittent. il s'fait un peu pousser. son visage se décompose sans qu'il n'arrive à garder son sérieux, un ton neutre.
j'peux pas. si. si, il peut.
ja, ja, regarde-moi. qu'il arrive à dire. ses doigts se glissent à nouveau sur sa joue. tu m'as jamais dit adieu. il voulait dire ça d'un ton plus neutre, mais la douleur, elle est là, elle est présente.
depuis des années.
laisse moi te dire adieu, javier. il veut pas d'ça. laisse moi embrasser une dernière fois tes lèvres. laisse moi caresser ton corps, tes ch'veux. laisse moi t'faire l'amour. une dernière fois. ou peut-être une avant dernière-fois. il n'veut pas qu'ça s'finisse, il ne l'a jamais voulu. laisse moi te dire je t'aime une dernière fois...
il supplie.
ses yeux n'quittent pas les siens.
sa main descend jusqu'à son torse, jusqu'à sa jambe.
une dernière fois.
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MessageSujet: Re: Iron sky (Cléo)   Iron sky (Cléo) EmptyVen 14 Sep - 11:41

Non. Jamais d'adieux, il s'était contenté de tourner le dos, en ne se risquant pas à nouveau de se tourner par peur de lui succomber, à lui. Qu'il lui avait fait perdre la tête, la raison. Et qu'aujourd'hui, encore, dans sa tête résonnait cette phrase qui avait fait naître une nuée de papillons dans son ventre, avant qu'il ne prenne ses jambes à son cou. Épouse-moi. Épouse-moi. Épouse-moi. Lui avait-il dit qu'il avait hésité, ce jour-là ? Qu'il avait été autant heureux qu'affolé. Parce qu'après toutes ces années et ce depuis les méandres de sa naissance, Cléo avait su lui apporter tout cet amour que ses parents biologiques ne lui avait jamais rendu. C'était horrible, de réaliser... Qu'il avait été là pour panser ses maux, ses blessures, éternellement ouverte. Qu'il avait été une sorte de substitut à ce qu'il n'aurait jamais pu avoir, là bas, dans l'Antre du monstre. Sous ces rayons ensoleillés qu'il venait à chasser de ses doigts, de la terre et de la boue recouvrant parfois son petit nez mutin. Et des mains, si infimes, un corps pâle, efflanqué, toujours rongé par un froid inexistant, se roulant en une boule difforme, compacte, entre les bras de son frère. Que Rafaël lui manquait ! Il s'étais déjà imaginé ça, à plusieurs reprises. Ce qu'il s'étais interdit de lui-même, une famille. Une maison aux fenêtres grandes ouvertes, d'où filtrait des cris euphoriques et des bruits de pas s'élançant dans une course frénétique, ses mains pleines de savon glissant sur un petit crâne, des joues dodues. L'eau du bain éclaboussant ses vêtements, alors qu'il venait à jurer en hispanique et une main glissant dans dos, cette voix insidieuse, rauque, se glissant à ses oreilles, pour lui faire signe qu'il allait prendre le relais. Le tout se finissant dans une bataille de mousse alors qu'ils venaient à rire aux éclats. « Ce n'est pas de moi, dont tu as besoin, Cléo... » Il méritait bien mieux. Un homme qui n'avait pas peur de prendre ses responsabilités, un homme en pleine forme, dans la vigueur de son âge, un homme sachant le soutenir dans ses périodes sombres, sachant le faire se relever à bout de bras. Pas d'une âme à la dérive, oscillant entre réalité et songe, de cette noirceur qu'il s'efforçait de cacher sous des sourires bienveillants alors que ce Monstre archaïque venait à le ronger de l'intérieur. Surgir, là, maintenant. Alors que ses mains venait à s'accrocher aux bras de Cléo, le garder contre lui, là, envers et contre tout. Lui avait-il dit à quel point il avait été malheureux après l'avoir laissé ? Qu'il avait tant pleuré que ses yeux rougis, piquant, ne parvenais même plus à produire de larmes. Lui avait-il dit à quel point son absence avait hanter chacun des couloirs, corridors, coins et recoins de cette maison. Qu'il s'était imaginé là, avec lui, ses bras enserrant sa taille, son museau se nichant contre sa nuque, alors qu'il s'activait aux fourneaux. Qu'après ça, ses tableaux avait été si triste, loin de toutes ces couleurs qu'il élevait au rang de divinité. Du noir, du noir et encore du noir. Comme toute cette ancre tâchant les pages du livre de leur histoire inachevé. Et qu'après tout ça... Après toutes ces années, il voulait rester là, contre lui. Le prendre dans ses bras jusqu'à ce que tout s'effondre, jusqu'à ce que le monde bascule à nouveau et que les merveilles de ses mondes lui paraissent si près, qu'ils venaient à s'en fondre à la réalité. « Ne nous rend pas les choses encore plus difficile... » Mais alors, pourquoi ? Pourquoi est-ce qu'il était à revenu à son assaut, ses poings se serrant contre son t-shirt dans l'espoir de le retenir contre lui. Dans cet amour qu'il n'avait jamais su lui rendre par peur de le voir partir dans les bras d'une autre personne bien plus apte à lui offrir ce qu'il n'aurait jamais pu lui donner. La santé, l'accalmie de l'esprit, la fidélité, une femme sachant lui donner de beaux enfants... Rien. Rien de ce qu'il étais. Rien du Monstre qu'il avait été à ses yeux. La seule qu'il avait été capable de faire, c'était de ternir ces couleurs rougeoyantes, oscillant entre ce bleu tendre, qui même encore aujourd'hui, venait à maculer ses beaux traits. Ses lèvres se mordirent lorsqu'il sentis cette main glisser le long de son corps et quelque chose, un bruit semblable à un feulement franchis ses lèvres. « Cabrón. » Ce je t'aime qui venait à franchir la barrière de ses pupilles affolées, ces paroles, qu'il aurait tant voulu entendre alors qu'il n'étais que cette âme trop grande, dans un corps bien trop chétif, hantant les rues, les pavés de ces terres natales, ses pieds nus s'heurtant aux pavés humides et boueux. Parfois si sec, que la terre venait à former des picots mordant sous le passage de sa peau nue. Pourquoi ? Est-ce qu'il sentais ses perles humides venir maculer ses joues alors qu'il fondait à nouveau sur ses lèvres, que ses bras venait à entourer son cou dans une étreinte si fébrile et exaltante.


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MessageSujet: Re: Iron sky (Cléo)   Iron sky (Cléo) EmptyMar 18 Sep - 17:09

lui. lui. lui. javier, et ses beaux cheveux. javier, et cette voix si particulière. javier, et sa maladie. lui, lui, et encore lui. toujours. ça a toujours été comme ça.
alors cléo va pas lâcher, va pas l'laisser partir une nouvelle fois. c'est hors de question. il a trop b'soin d'lui. c'est son oxygène, c'est cette personne qui l'aide à n'pas se perdre, qui l'aide à sortir la tête d'l'eau pour pas couler.
javier putain.
et tant pis, cette fois-ci. si. qu'il dit. l'souffle court, le ventre qui ballonne rapidement. ça a toujours été qu'toi. tant pis, s'il veut pas l'entendre,
tant pis, s'il va s'boucher les oreilles, ou une connerie du genre,
c'est d'lui. c'est tout. il a pas été capable d'se refaire une vie qu'il apprécie vraiment, il est pas capable d'trouver un autre javier parce qu'il n'y en a qu'un. parce que malgré les mots, javier le tient, l'empêche de s'enfuir. alors peut-être, peut-être que malgré les mots, javier pense tout autrement.
peut-être qu'lui aussi il l'aime toujours, après tout. peut-être qu'il n'a pas r'fait sa vie, ou peut-être qu'il cherche un autre cléo dans l'âme d'une personne. et qu'il y arrive pas, qu'il trouve pas. est-ce qu'il va toujours vagabonder ailleurs ? il y a tant de questions en lui, et il sait qu'il s'ra incapable de le lui demander.
il est paumé. son coeur bat vite, fort. il en veut pas d'son adieu au fond, il veut juste qu'javier l'embrasse, l'touche. il veut juste s'sentir encore désiré. il veut juste crever pour ses beaux yeux. c'est donc ça, le vrai amour ? c'est donc pour ça qu'ça fait autant mal ? parce qu'il n'arrive pas à s'remettre d'tout ça. il d'vrait même pas être là, dans cette maison qu'il connaît si peu. des années plus tard ou il a sûrement dû rater des gros moments d'une vie qu'il n'a plus l'droit d'avoir. les choses sont difficiles depuis qu't'es sorti de ma vie. il répond d'un coup, sans jamais réfléchir. les mots sortent seuls, du coeur.
parce qu'il l'aime à en crever,
il l'aime depuis le moment où leurs regards se sont croisés,
il l'aime parce qu'il s'est foutu d'l'avis de ses parents au moment où ils ont commencé à rentrer dans la tête de cléo pour qu'il sorte javier, pour qu'il l'enlève lui, d'sa propre vie.
il l'aime depuis le début, et il a jamais eu l'mode d'emploi pour qu'tout ça s'arrête.
Cabrón. ça lui arrête tout mouvement. sa main qui frôle son entre jambe est tombé le long d'son corps, ses yeux se sont mis à pétiller, et peut-être qu'une larme a coulé l'long d'sa joue à cause de l'intensité, de l'émotion. peut-être...
il sait pas, il réfléchi plus,
parce que leurs lèvres se rejoignent et qu'à son tour, c'est les larmes de javier qu'il sent. ça lui brise l'coeur, autant qu'ça l'retourne le cerveau. tant pis. tant pis parce que les mains d'cléo s'baladent sur son torse, retirant le haut d'ce dernier. tant pis, parce que cléo a b'soin d'lui montrer qu'il est là, qu'il est toujours ancré dans son âme. je t'aime à en crever. qu'il souffle, alors qu'ses lèvres s'posent sur la mâchoire d'ce dernier. cette peau, cette âme, cette odeur, elle est à lui.
elle a toujours été qu'à lui.
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MessageSujet: Re: Iron sky (Cléo)   Iron sky (Cléo) EmptyMer 19 Sep - 9:12

Un je t'aime, c'était chaque sourire qui avait combler ses lèvres lorsqu'il avait ressentis ce corps chaud, près du sien, contre lequel il pouvait se pelotonner à volonté. C'était les effluves alléchantes émanant d'une casserole bouillonnante, c'était ses premières toiles partagées au devant de cette ancienne baie vitrée, tandis qu'ils échangeait des tasses de cafés fumantes et quelques cigarettes à la volée. C'était ses insultes qui fusaient placidement, devant son incapacité à réaliser des choses qui auraient du être simple et Cléo. Là. Pour en ramasser les pots cassés. Le paterner. Comme il l'avait toujours fait. C'était ça, un je t'aime, se reposer sur une autre épaule lasse, fatiguée, désabusée et ce sans conditions. Tout. Tout était difficile depuis qu'ils s'étaient quittés sans un mot, dans le silence de son abandon lâche. Ne serait-ce que mettre un pied en cuisine, regarder ce skate, rêveur, en se disant qu'il aurait pu avoir les mains sur un volant et se rendre chaque jour à son travail, comme tout être humain dans la marge de la normalité. Mais ses mains... Ces folles indécises. Elles n'étaient bonne qu'à peindre, étaler des horreurs, des atrocités démentes, du noir maculé de teintes criardes, alarmantes. Et c'était en cet échappatoire qu'il se disait que tout ce qui lui paraissait difficile, n'était pas insurmontable. Qu'il y avait de l'espoir. Juste assez. Encore un peu pour se reposer sur ses souffles vains lui hachant la gorge. L'espoir de ses lèvres au goût de désespoir, ces petits reliefs, cette peau, qu'il n'avait plus humé, goûté, depuis longtemps. Parce qu'il se l'étais refusé, après ça. Après l'avoir délaisser au devant des éclats argentés de cette bague, qui encore aujourd'hui, restait entre eux, comme un cadavre dénué de suaire. Ses teintes livides, pâles, qu'il fallait recouvrir d'un linceul inexistant. Autre que celui de leurs peaux s'entrechoquant d'un désir irrépressible, le même qui l'avait animé lorsqu'ils s'étaient croisés pour la première fois. Et depuis, ça n'était allé qu'en pire, en bien. Dans l'angoisse terrifiante, de ne pouvoir jamais être à la hauteur, lui offrir tous ces désirs, ces envies qu'il avait malmené de mal en pis. Parce que Cléo avait été le seul, qu'il ait vraiment aimé, le seul parmi tous ces visages, ces corps, défilant sous la lueur terne de ses prunelles vides d'un chaos tourbillonnant. Et parce qu'il avait voulu tant lui offrir, qu'il s'en était fourvoyé, trompé. En comprenant bien vite qu'il ne pourrait jamais le satisfaire. Javier ne regrettais rien, jamais. Encore moins ces moments passés à ces côtés, arrachés dans l’œil de la tempête, extirpé à même la noirceur ombrageuse de son âme à la dérive. Toujours. Dans ces mondes que lui seul était capable d'apercevoir, la frontière entre les merveilles mirifiques et la désolation de ses ruines battant à même son âme. Le tombeau de son cœur et de ces roches brisées, fracturées, sous le passage du temps. Impitoyable. Intransigeant. Il s'était emmuré, mais Cléo avait été cette ancre, qui durant un temps, lui avait permis de pouvoir se confronter à la conquête de cette réalité trop tangible. Trop... Réelle pour être vraie. « On ne devrait pas faire ça... » Pourtant il est là, avec le cœur qui bat à tout rompre, menace de s'échapper hors de sa cage thoracique. Les yeux brillants, lorsqu'il lui enlève ce haut qui ne tarde pas à rejoindre le plancher grinçant de sa cuisine. Son cou qui se tend vers le ciel, alors qu'il sens ses lèvres venir s'égarer sur sa peau d'ocre. Sentir ses caresses avait l'effet d'un coup de couteau âpre prêt à se glisser entre ses côtes. La morsure froide d'une lame meurtrière perforant son âme. Parce qu'il avait aimé Cléo et aujourd'hui... il se rendait compte qu'il l'aimait encore. Encore. Alors que quelques jours auparavant un autre avait partagé ces petits moments d'accalmies qu'il n'avait connu qu'avec le trentenaire. Un autre qui avait vu le reflet sombre de ces œuvres désaxées. Et Cléo, lui offrait ce plaisir coupable, celui par lequel il l'avait fait souffrir avec ces pensées déséquilibrés. C'était un homme bon qu'il avait sous les yeux, un homme qui ne désirait qu'à fonder une famille, s'engager, bien plus qu'une énième réconciliation sur l'oreiller. Et ça... Il le savais. Qu'il ne pourrait jamais lui offrir. Pourtant, ses mains étaient là, à s'agripper à lui. Ses larges épaules, à prendre en coupe son visage pour en cueillir des baisers langoureux, à venir se tendre, pressées, pour retirer ce haut qui termina sa chute sur le sol, près du sien. « Cléo... » C'était comme une supplique. Pour qu'il s'arrête. Arrête de faire naître toutes ces couleurs folles en lui, qui émanait, comme des réminiscences de ce passé qu'il avait préférer mettre de côté, en n'en gardant que les bons souvenirs. Et qu'il continue. L'invite à nouveau, à boire ses souffles, à lui faire miroiter toutes ces merveilles lointaines sous ses prunelles, celles qu'il n'aurait jamais, mais dont il pouvait sentir les goûts, les touchers, les couleurs, les effluves. « Je... » Je suis pas celui qu'il te faut. Et les mots, restaient là, bloqué. Comme une gangrène dégénérescente nichée en lui, ce Monstre grandissant resserrant la cage de ses griffes sur ses larmes perlant honteusement sur ses joues. Alors qu'il glissait, poupée de chiffon, molle, abattue, contre le plan de travail. Heurtant bientôt le sol alors que le désespoir maculait ses traits sous cette rangée sombre de mèches en désordre. Boule difforme, une masse ténébreuse compacte incapable de bouger le moindre membre. Ce n'était pas lui, qui devrait être là. Dans ses sanglots qui faisait se remuer son dos arrondi, ce devrait être Cléo... Mais Cléo était un homme fort. Bien plus fort qu'il ne l'avait jamais été.


@Cléo Amstrong
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