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 Avant l'aube [Andrea]

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Javier Valnero
Javier Valnero
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MessageSujet: Avant l'aube [Andrea]   Avant l'aube [Andrea] EmptyMer 29 Aoû - 20:47

C'était une femme. Comme celles qui le hantait continuellement. Celles aux longues crinières solaires et à l'immensité azuréenne de leurs regards. Une hantise. Une figure solitaire, échouée dans le nirvana de son inconscience. Elle courrait dans des champs de lumière et dans ces cheveux, ces longs fils d'une soie dorée, venait à s'envoler des colombes blanches, éprises de leur liberté. Dans son sillage, sa robe parsemait son chemin de faisceaux lumineux, prêt à surgir de la toile d'une caresse semblable à des rayons solaires, incandescents. Et puis... Il y avait ces nuages. Imbibés d'une noirceur effrayante, crépusculaire, d'où jaillissait des créatures difformes, aux yeux gorgés de ténèbres, des billes rondes, inexpressive, seulement alimentée par le besoin primaire de leurs entrailles vorace. Leurs gueules béantes, leurs dents de scies, prêtes à marteler sa chair d'une prise de plomb, inéluctable. Immondes et grotesques, qu'elles étaient, de la chair à canon, des dermes ténébreux s'entrechoquant aux uns et autres, qui dans un fracas aveugle, venait à se fracasser contre ces hautes murailles de lueurs fatidiques. Et parfois, une silhouette assez haute, d'une charpente alarmante, pour venir à en briser la féerie infâme. Un couple déambulant dans ces allées calmes et silencieuses, seulement animées par quelques chuchotis, bouchons de champagnes et verres se cognant dans des sons cristallins. Si pour d'autres, ça aurait pu paraître agréable, pour lui, c'était comme si de vilaines démangeaisons venait à sillonner sa peau basanée sous ce costume noir et sobre. Un urticaire atroce que de voir ces éclats trop brillant venir se fondre sous la piqûre claire de son regard, de leurs voix, qui comme des échos tapageurs venait à empêcher le flux existentiel de ses pensées. D'un tic nerveux, qu'il tentait de cacher sous la prise de ses mains entrelacés dans son dos. Il avait l'air d'une statue exotique perdue dans des allées miroitantes. Avec ses cette crinière sauvage, indomptable, ses prunelles curieuses, agitées par les eaux boueuses s'y trouvant, le peu de branchages verdâtres peinant à s'y frayer un passage. Puis une silhouette passa, s'arrêtant d'un pivot devant le vestige de son âme vagabonde. Solennel sans pour autant être guindée. Haute et puissante. Bien bâtie. Une courte crinière claire, dont les quelques mèches venait à chatouiller cette nuque emprisonné sous la moiteur de son costume. Un sourire amusé s'afficha sur les lèvres de peintre, qui décida de se joindre à lui de quelques pas. N'osant pas le regarder, durant ces quelques secondes, qui s'écoulèrent en de longues minutes, seulement rythmée par leurs respirations calmes et muettes. Puis dès lors, lorsque sa curiosité atteignit son point de non-retour, il se décida enfin à poser ses orbes sur lui. À peine un souffle, qu'il plongea dans ses iris animées par les ressacs de vagues sereines. Se noyant, s'imbibant de toute cette eau limpide, rendue azuréenne par un empyrée clairsemée de nuages cotonneux. Ses mains remuèrent nerveusement dans son dos et il donna un coup de tête en direction de son tableau.« Qu'est-ce que vous voyez ? »

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Andrea Phelps
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MessageSujet: Re: Avant l'aube [Andrea]   Avant l'aube [Andrea] EmptyDim 2 Sep - 16:02

Avant l'aube ~Javier x AndreaIl n'était pas un être très agité. Plutôt l'accalmie et l'équilibre dans ce monde. Pourtant de l'extérieur, un petit électron libre, allant et venant dans les pièces, occupant constamment l'espace. Son travail, il lui prenait du temps. Ou plutôt il s'agissait du temps qu'Andrea prenait pour celui-ci. Il courait ça et là, routine perpétuelle. Routine qu'il affectionnait particulièrement pourtant. La routine, rassurante, repère éternel. On la connaît, on sait la dompter. Andrea, cet homme obnubilé par l’efficacité constante, par l'ordre imperturbable. Quand tout est en terminé, tout à sa place, il baigne dans la sérénité . Maîtrise et stabilité sont les mots clés de cette vie réussie. Mais parfois on se lasse. Lasse de la routine, lasse d'être rassuré, lasse de ce que l'on ne connaît que trop bien. Juste lasse. Il lui fallait sortir de l'accoutumée, s'évader.
L'art, il y était sensible. Il aimait se perdre dans ces expositions pendant des heures. Y perdre la notion de l'espace et surtout du temps. Multitude de formes, de couleurs, de représentations, de styles, de sensations, de sentiments. On s'y noie volontiers, on se laisse embarquer, on entre dans un nouveau monde, où les artistes cherchent à nous faire voir le monde différemment. Pas de la façon trop usuelle si bien connue de tous. Non, quelque chose de plus profond. Dont on s’imprègne, et qui parfois ne nous quitte plus. L'art, quand on sait s'y ouvrir, c'est bien plus que du visuel, beaucoup plus. Mais tout le monde ne s'y intéressait pas, et le notaire trouvait cela navrant.

Du bleu, pour un jour, pour toujours. Costume élégant, le mettant en valeur. Pas trop formel, il était loin du travail. Veste et pantalon d'un bleu sombre, un chemise, plus claire pour s'accorder à la couleur de ses yeux, dont les deux premiers boutons étaient ouverts, rendant le tout plus décontracté. Chaussures brunes, cassant avec sa teinte favorite, qu'il portait si bien. Un ensemble harmonieux, agréable, choisit avec goût.
C'est ainsi qu'il pénétrait le bâtiment, pour une énième exposition. Il ne les comptait plus depuis longtemps. Mais si entre aujourd'hui, et ses débuts, quelque chose avait changé. Ancienne nostalgie qui le tenait ainsi depuis plusieurs années déjà. Un sentiment de mélancolie désagréable, qui le prenait aux tripes constamment, et particulièrement lorsqu'il se rendait dans ces endroits, alors qu'il venait pourtant dans le but de s'évader. Un sentiment dont il ne parvenait à se débarrasser en dépit de ses efforts. Il faisait abstraction, et déambulait dans une lenteur calculée, pour découvrir les œuvres nouvelles.

Les minutes passent, lentement. Il prend le temps d'observer, de réfléchir, de ressentir. Finalement, il voit, et s'arrête. Fait fasse à l’œuvre, regarde et cesse de bouger. Presque une attitude cérémonieuse. Pourquoi s'arrêter devant celle-ci et pas une autre ? Il aurait pu la trouver plus jolie que les autres. Non, ce n'était pas le tableau qu'il trouvait le plus beau. Mais il s'agissait d'un sentiment étrange, indescriptible qu'il lui procurait. Un frisson incontrôlable parcours son épiderme, hérisse le poil caché sous le tissu. Il déglutit avec lenteur, inspire doucement. Cette toile lui inspirait beaucoup.
Figure féminine, synonyme de pureté. Lumineuse, flamboyante, incomparable. Allégorie de la perfection. Poétique. Et cette masse sombre, menaçante et dangereuse qui en son sein abrite ces créatures tout droit sorti des enfers, assoiffés de sang, pleins de perversion dans le regard.
Souvenir lointain de sa culture, un petit air de "La Mélancolie" de Cranach. Quelques points communs, et pourtant si différents.

Du coin de l’œil, Andrea aperçoit une autre silhouette se poster tout près de lui. Ensemble fixent le tableau dans un silence léger. Une compagnie agréable dans cette longue contemplation. S'habituant à la situation, avec pour seule ambiance alentour, les chuchotis des autres hommes et femmes, des bruits de pas réguliers dans le bâtiment, il sursaute. Surprise provoquée par la voix brisant le calme précédemment installé. Il pose finalement ses yeux sur l'homme à ses cotés. Carrure virile et masculine, peau basanée inspirant la chaleur, et cette longue chevelure paraissant indomptable qui donnait un charme fou à cet individu. Personnage atypique, mais fort agréable. Puis enfin, sa propre voix finie par passer la barrière de ses lèvres pour s'exprimer.

- Ce que je vois... Cette femme dont la pureté et la clarté semblent repousser les ténèbres qui la menacent. Mais je pense que ce que je ressens est plus puissant que ce que je vois. Un drôle d'écho, un peu familier. C'est peut-être étrange, mais j'ai la sensation que cette toile me parle. J'en ai eu des frissons. Il s'agit de quelque chose de puissant. Et vous alors, que voyez-vous ?

Il lui demandait son avis en retour, élan de curiosité, pour partager, peut-être une différence de point de vue. C'est aussi ce qu'il aimait dans ce genre de contexte. L'échange, pour constater la subjectivité de l'art. Et c'était ce qui rendait le tout particulièrement beau. Les avis qui divergent.
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MessageSujet: Re: Avant l'aube [Andrea]   Avant l'aube [Andrea] EmptyMar 4 Sep - 11:39

Ce qu'il voyait ? Ses prunelles voulaient se rompre, fermer la porte de ses paupières et se laisser porter par les vagues incertaines de sa psyché. S'en aller au loin, aux confins de ses rivages afin d'en étreindre les constellations gravées à même la surface miroitante des flots. Se noyer, assez pour en perdre le souffle, l'âme, afin d'y apercevoir cette crinière solaire, qui comme une auréole de fils d'ors, venait à hanter ses mémoires troublées. Se noyer, dans ces iris que l'homme dardait sur lui, loin des tintements cristallins, des rires haut perchés, des bruits de talons effleurant le sol, le froissement de ses vestes si bien repassées et de ses postures guindées, naviguant entre les allées de ces toiles incompréhensibles. Ce qu'il voyait... C'était le noir. Funeste et funèbre. Une oeuvre loin d'être délicate et belle. Un vomi grotesque de pots de peintures flirtant avec les poils de son pinceau, s'écrasant avec haine contre cette toile marmoréenne, désormais recouverte du sceau sombre de son âme. Rien de beau. Ni d'apte à lui donner ce frisson exquis, comme lorsque s'écoulait les couleurs polychromes de ses mondes fantasmagoriques. À la recherche d'un échappatoire, d'une sortie, il aurait voulu prendre ses jambes à son cou lorsque celui lui avait avoué avoir eu des frissons. Toujours gêné par les compliments, Javier. Parce qu'il n'en avait pas l'habitude. Quotidiennement, les mots tapettes et cheveux longs avaient tendance à vite se faire dénouer d'autres langues venimeuses. Sa dextre vint à éventrer ses longues mèches ondulés, passant une main dans cette crinière sauvage, indiscipliné, même sous le passage de ses doigts. « Je n'en suis pas très fier. » avoua-t-il. Ses mains nerveuses, folles, allant plonger dans les poches de son costume sombre. C'était le mythe maudit de l'artiste. La quête d'une perfection imparfaite, de songes imprenables sur leurs hautes murailles de brume infranchissable. La malédiction éternelle d'une inspiration capricieuse et égoïste. Celle dont il haïssait tant les allées et venues. Tantôt tangible, comme le tissus roulant contre ses mains, tantôt, indéchiffrable, comme ce visage étrangement familier qu'il avait sous les yeux, sans parvenir à trouver un nom, un prénom, venir franchir la barrière de ses lèvres. Il pencha la tête sur le côté et le regarda de son œil songeur, artistique, afin de tenter d'en déceler la couleur auréolé entourant l'homme à ses côtés. Le bleu de ses yeux, le soleil imprégnant les courtes mèches de sa chevelure baignée sous les embruns d'effluves illuminées. L'un de ses crocs heurta ses lèvres et il contempla à nouveau la dégénérescence de sa psyché exposée. « Javier Valnero. » Maintenant, il savais à qui il avait affaire. Non un visage sans nom sur lequel poser des surnoms fictifs. Il se tourna à nouveau vers lui, fouillant dans sa poche à la recherche d'un paquet de cibiches. « Et vous ? »

@Andrea Phelps
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