“But better to get hurt by the truth than comforted with a lie.” Isaac

Invité

“But better to get hurt by the truth than comforted with a lie.”

Isaac & Alycia

Mon regard se perdait sur mon reflet, alors que j'essayais de tresser mes cheveux. Je voyais le changement opérer, cet état cadavérique avait enfin décidé d'aller voir ailleurs. Bien évidemment, je n'étais pas encore au top de ma forme, et pourtant, je faisais mon maximum pour retrouver une saine hygiène de vie. Passant mes mains sur ma robe, j'avais fait une moue sceptique. Cela faisait bien longtemps que je n'avais pas pris le temps de choisir réellement les vêtements que j'allais porter. J'avais levé quelque peu les épaules, avant de prendre une longue respiration. Surement pour me donner du courage, car par moment, j'en manquais cruellement. Je jetais un œil à Jazz, alors qu'il semblait vouloir flemmarder sur mon lit. _ Bon, je vais aller travailler, sois sage. Je m'étais approchée du chiot pour le caresser avant d'attraper ma veste et mes clés. Je devais aller travailler, depuis peu j'avais été embauchée comme serveuse dans un des bars de la ville. C'était pas forcément le travail de mes rêves, mais ça me permettait de payer les factures. J'avais levé les yeux vers le ciel pour jauger le temps, avant de me mettre en route. Deux rues plus bas, j'attrapais le bus qui allait m'emmener non loin de ma destination. Les soirées n'étaient pas ce que je préférais, en fait, je préférais travailler le matin ou encore dans la journée, mais je détestais faire les fermetures. Enfin, ce n'était pas comme si j'avais réellement le choix.

Entrant dans le bar, j'avais salué d'un sourire les employés que je croisais sur mon chemin, avant d'aller dans une des pièces qui se situaient à l'arrière du comptoir pour aller y déposer ma veste et mon sac. J'avais serré rapidement Emma dans mes bras, avant de repasser devant. Un sourire à Sam le barman, et j'attrapais un plateau tout en scrutant la salle pour vérifier qu'aucun client n'attendait sa commande. J'avais laissé un léger soupir franchir mes lèvres, avant de me diriger vers un petit groupe de filles qui venaient de rentrer. Je les avais laissé s'asseoir, avant de finalement combler les derniers pas qui me séparaient de leur table. _ Bonsoir, vous savez ce que vous voulez commander ? Je tenais la carte du bar dans mes mains, mais visiblement, elles savaient déjà ce qu'elle voulait boire. Prenant commande, j'avais fait un sourire avant de m'éclipser à nouveau vers le bar. M'appuyant sur le rebord en bois, j'annonçais ma commande avant de me redresser en regardant ma collègue qui semblait au prise avec des hommes qui avaient apparemment déjà bien assez bu. J'avais levé les yeux en regardant le barman, avant de jeter un nouveau coup d’œil à la salle. J'avais penché légèrement la tête, avant de me diriger vers une nouvelle table. _ Bonsoir, qu'est-ce... Mon regard avait glissé sur le visage de ces hommes avant de s'arrêter sur le sien... Qu'est-ce qu'il faisait là ? J'avais fait un léger pas en arrière, alors que toute une panoplie de sentiments se mélangeaient dans ma tête. Surprise, angoisse, et peut être même un soulagement de constater que malgré tout il semblait aller bien. J'avais froncé les sourcils alors que je voyais bien l'expression d'incompréhension se former sur les visages de ceux qui accompagnaient Isaac. _ Euh je... J'avais bien du mal à faire en sorte que mon cerveau se reconnecte avec la réalité. _ Je... vais prendre votre commande. Un léger sourire qui sonnait faux, j'évitais le regard d'Isaac, alors que je sentais mes mains tremblaient légèrement. _ Je suis désolée, je vais revenir... J'avais pas pris le temps de les regarder que je partais en direction de la pièce qui se trouvait derrière le comptoir. Une fois arrivée, j'avais pris une longue respiration avant de me mordre nerveusement la lèvre.

Codage par Emi Burton

Invité

but better to get hurt by the truth than comforted with a lie
Alycia&Isaac

Une soirée entre hommes, la première depuis au moins deux ou trois mois. Les potes d’Isaac avaient pour habitude de passer à l’appartement pour venir boire quelques bières, soit en journée soit le soir, quand Lisa était couchée. Il ne voulait pas boire d’alcool en la présence de la petite fille et quand il était avec elle, il voulait être vraiment avec elle. Aujourd’hui, sa fille adoptive était gardée par sa sœur et il avait donc tout le loisir de sortir un peu de l’appartement et d’aller faire un tour, retrouver des copains et refaire le monde autour de quelques bières.
Sa sœur avait d’ailleurs beaucoup insisté pour qu’il sorte un peu de chez lui et qu’il fasse autre chose que de toujours s’occuper de la petite, et elle avait bien raison. Comme elle le lui avait fait gentiment remarquer, tous les parents avaient des moments en amoureux alors pourquoi lui ne pourrait-il pas en avoir ? Peut-être parce que lui n’était qu’un seul parent, que Lisa n’avait plus de maman pour le moment et qu’il ne pouvait pas se permettre de l’abandonner trop longtemps.

Cette soirée serait le moment idéal pour se lâcher un peu et pouvoir raconter à ses amis tout ce qu’il avait sur le cœur, même s’il fallait bien avouer qu’il n’avait pas envie de parler d’elle ce soir. Alycia lui bousillait déjà suffisamment la vie en temps normal, inutile d’aller rajouter une couche.
Les deux meilleurs amis d’Isaac étaient déjà sur place lorsqu’il arriva. Ils allèrent s’installer dans un coin du bar et prirent le temps de se poser tranquillement. Le but était de passer une soirée loin de toute l’agitation du quotidien, et ça paraissait être l’endroit idéal pour ça. Isaac rêvait de se changer les idées depuis un moment après tout.
Les garçons commençaient à parler quand l’un d’eux leva la main pour interpeller la serveuse. Isaac n’y fit pas vraiment attention au début, mais en entendant sa voix et en voyant les mines gênées de ses amis, il comprit. Il leva les yeux pour voir le visage d’Alycia. Voilà qu’elle bossait dans un bar donc… pratique.

C’est…

Pas vrai, mais il n’eut pas le temps de prononcer ces deux mots que voilà que la jeune femme s’était échappée dans une pièce à l’arrière du bar. Mais s’il y avait une chose de certaine, c’est qu’Isaac n’était pas près de la laisser filer, c’était hors de question. Elle lui devait des explications, pas vraiment à lui mais à sa fille sûrement.
Il se leva à son tour et la suivit dans l’endroit où elle se trouvait, échappant à la surveillance du gérant de l’établissement.

Alycia, arrête de faire l’enfant et montre toi !

Il ne connaissait rien de cet endroit, ne savait pas dans quelle pièce elle s’était retrouvée, mais il ne comptait pas bouger de là, même si un des serveurs semblait ne pas apprécier sa présence par ici.

Lorsque ce n'était pas toutes ces toiles, qui comme des laitues dans son jardin, s'entassent depuis des éons sous les tuiles rouges de sa maison tranquille, sereine. C'était les cheveux au vent, tel des fils d'encres, turbans d'ébènes, libérés, délivrés, virevoltant, fouettant la brise, à chacune des poussées de ses pieds sur son skate. S'envolant presque au même rythme que le vent se lève, dans les appels de ses échos égarés. Les plaques de ces chauffards, qui dans le crépuscule venait à briller telle des miettes de lumières éparpillées dans un rêve bleu nocturne. Le vent frais, palpable, tangible venu des terres éloignées, hivernales, du Canada. Si froid, mais si léger, en comparaison de la lourdeur étouffante de la Colombie sauvage. Vers l'infini et l'au-delà de ses canopées ardentes. Il lui avait suffit d'une douche froide et d'un râteau sur Grindr pour se rendre à l'évidence. Sortir, plaquer cette réalité tangible, les ameublements de son coeur, en conquête, vadrouille, à la recherche de son neverland spirituel. Une simple visite aux seuils de sa psyché chaotique, sentir l'air du vent et ses symphonies crépusculaires venir chanter aux confins de ses rivages enfantins. Se fondre sous l'océan de ses merveilles polychromes, ses ruines archaïques, seulement dérangée par le fanal d'un plongeur curieux. Certains disaient qu'il en fallait peu pour être heureux et c'était le cas, pour Javier. Une balade crépusculaire, les pieds en équilibre sur son skate couvert de graffitis et un arrêt sous les lueurs tamisées d'un bar, alors que la mousse écumeuse d'une bière venait à border ses lippes. Tandis qu'un homme s'élançait aux trousses d'une femme, contre lequel il avait bien faillis basculer tant ses prunelles curieuses, avides de nouvelles palettes à graver dans son esprit les avaient regardés. Tel deux météores se poursuivant dans leurs trajectoires désaxées. Un sourire aborda ses lèvres, reposant la choppe de verre vide tout en déposant un billet sur le bar. Et il repartais, chantonnant, son skate entre les mains, à la poursuite de ses propres songes. Après tout, n'était-ce pas ça, l'histoire de la vie ?

hrp: